Vue d’ensemble: En période d'incertitude, restez investi et faites preuve de flexibilité

Le « jour de la libération » proclamé par Donald Trump a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Depuis, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont quelque peu apaisées. Toutefois, la politique tarifaire américaine reste entourée d'incertitudes. Par conséquent, investir au second semestre 2025 nécessite de faire preuve de flexibilité.
Le 2 avril, qualifié de « jour de la libération » par Donald Trump, des droits de douane étonnamment élevés ont été annoncés. Les marchés boursiers ont alors plongé et les rendements obligataires ont augmenté, ce qui a conduit Donald Trump à reporter les droits de douane les plus élevés pour la plupart des pays et à proposer une période de négociation de 90 jours. La plupart des pays sont actuellement soumis à des droits de douane de 10 %, mais des droits plus élevés pourraient être imposés en juillet, à l'issue de la « pause » de 90 jours.
L'incertitude cause déjà des dégâts
Il est difficile de savoir combien de pays seront en mesure d'écarter la menace d'une hausse des droits de douane en concluant des accords commerciaux avec les États-Unis. Plus l'incertitude persiste, plus elle nuit à l'économie. Les consommateurs deviennent plus prudents dans leurs dépenses, les entreprises reportent leurs décisions d'investissement et le commerce mondial recule. Parallèlement, les droits de douane déjà en vigueur ont un impact négatif sur la croissance.
L'accord commercial conclu en mai entre les États-Unis et le Royaume-Uni est un signe positif et pourrait servir de modèle pour un futur accord entre les États-Unis et l'UE. Cela dit, cet accord implique que le Royaume-Uni accepte le droit de douane de 10 %. Les barrières commerciales américaines sont donc beaucoup plus élevées aujourd'hui qu'il y a quelques mois. Il en va de même pour la récente désescalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. En mai, une réduction temporaire des droits de douane imposés à la Chine a été annoncée. Toutefois, les taux applicables à la Chine et les taux globaux sont nettement plus élevés qu'au début de l'année, ce qui continue d'exercer une pression négative, en particulier sur l'économie américaine.
Les États-Unis souffrent sur plusieurs fronts
Nous ne prévoyons pas de récession aux États-Unis. Nous avons toutefois revu à la baisse nos prévisions de croissance pour les États-Unis, tant pour cette année que pour l'année prochaine. Les droits de douane ont notamment pour conséquence une hausse des prix : les entreprises américaines qui importent des marchandises répercuteront, en partie ou en totalité, la hausse des droits de douane sur leurs clients. En d'autres termes, cela se traduira par une hausse de l'inflation. C'est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs américains et cela place la Réserve fédérale dans une situation délicate.
Mais la croissance de l'économie américaine n'est pas la seule à souffrir des politiques de Trump. La réputation des États-Unis en tant que partenaire commercial et allié fiable a également été mise à mal. Vous pouvez en savoir plus sur le rôle des États-Unis en tant que « valeur refuge » pour les investisseurs dans l'article «Défis».
Europe : ralentissement de la croissance à court terme
En Europe, le choc économique des droits de douane sur les importations se fera également sentir au second semestre de cette année. Dans notre scénario de base, nous partons du principe que l'économie de la zone euro évitera une récession. Cependant, la croissance devrait ralentir au cours des prochains trimestres, pour s'établir à un niveau inférieur à la tendance. En 2026, nous prévoyons une nouvelle accélération de la croissance, en partie grâce à une augmentation significative des dépenses budgétaires, telles que les investissements publics dans les infrastructures en Allemagne. La hausse des dépenses de défense devrait également stimuler la croissance en Europe. (Vous souhaitez en savoir plus sur l'investissement dans le secteur de la défense ? Lisez l'article «Disruptors» sur le rôle de la technologie dans la défense moderne.)
Que feront les banques centrales ?
Même si Trump aimerait voir les taux d'intérêt baisser, la Fed ne devrait pas abaisser ses taux directeurs de sitôt. Cela tient entièrement à la politique de Trump lui-même, dont les droits de douane contribuent à la hausse de l'inflation. La Banque centrale européenne (BCE) dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour réduire ses taux d'intérêt car les anticipations inflationnistes dans la zone euro sont faibles. Nous pensons donc que la BCE poursuivra sa politique de baisse des taux au second semestre de cette année. Cela profitera à la croissance économique en Europe.
L'incertitude exige de la flexibilité de la part des investisseurs
Nous avons connu des mois mouvementés. Et nous pensons que l'incertitude prévaudra au second semestre 2025. En tant qu'investisseur, il est donc important que vous soyez en mesure de réagir avec souplesse à l'évolution de la situation. À cette fin, nous avons libéré des liquidités en vendant certaines obligations dans les semaines qui ont suivi le « jour de la libération ». Cela dit, nous restons légèrement surpondérés dans cette classe d'actifs dans l'ensemble. Comme nous pensons que la BCE poursuivra ses baisses de taux dans les mois à venir, nous estimons que les obligations d'État européennes restent un investissement attractif.
“Investir en période d'incertitude, c'est comme naviguer dans le brouillard : il faut rester vigilant pour éviter les icebergs. Mais il faut aussi être prêt à accélérer si une île au trésor apparaît – c'est là que la trésorerie entre en jeu. ”

Chris Huys
Gestionnaire senior de portefeuille obligataire
Récemment, nous avons également réduit notre pondération en actions (à neutre), compte tenu de la possibilité d'une aggravation des craintes de récession sur les marchés une fois que l'impact négatif des droits de douane sur les importations se fera davantage sentir. Pour le reste de l'année 2025, nous prévoyons que les principaux indices boursiers évolueront globalement dans une fourchette étroite. Si les marchés devaient connaître une nouvelle crainte de ralentissement, un scénario plus négatif pourrait se dessiner. À l'inverse, si l'administration Trump revenait sur sa politique tarifaire en concluant des accords avec ses principaux partenaires commerciaux, le contexte deviendrait beaucoup plus favorable aux actions.
Le produit de notre passage à une position neutre sur les actions a également été ajouté à la trésorerie. Le fait de détenir un peu plus de liquidités vous offre, en tant qu'investisseur, la flexibilité nécessaire pour tirer parti des opportunités qui se présenteront. Nous pensons qu'un investissement dans l'or, que nous avons ajouté à notre portefeuille en mai, constitue l'une de ces opportunités.
Où voyons-nous d'autres opportunités ? Et quel est le bon moment pour les saisir ? Pour en savoir plus, consultez l'article «Opportunités».