Innovation: La prochaine génération de défense est axée sur la technologie

Dans le monde actuel, la puissance militaire ne se mesure plus uniquement en chars et en avions de combat, mais également en données, en logiciels et en innovations technologiques. Les menaces modernes nécessitent des outils modernes, et l'avenir de la défense se construit autant dans les entreprises technologiques que dans les chantiers navals et les usines d'armement.

La nature évolutive de la défense ouvre de nouvelles possibilités aux investisseurs désireux de s'exposer à l'avenir du secteur de la défense.

L'Europe doit se réarmer. Pas seulement avec plus d'argent, mais avec des investissements plus intelligents et plus innovants. La guerre moderne a considérablement évolué au cours de la dernière décennie, et la guerre en Ukraine a mis en évidence que le succès militaire ne dépend pas uniquement de la puissance de feu. La flexibilité est désormais essentielle à la sécurité nationale et nécessite une réflexion innovante en matière de stratégies de défense. Comme l'a démontré la guerre en Ukraine, le champ de bataille est aujourd'hui de plus en plus dominé par les technologies de pointe. L'Ukraine a largement utilisé des drones pour surveiller les lignes de front et guider l'artillerie. De plus, l'armée ukrainienne déploie des véhicules terrestres sans pilote (UGV) destinés à être utilisés dans des missions dangereuses en première ligne, notamment le déminage et l'évacuation des blessés.[1]

Au-delà des avantages tactiques, les technologies émergentes permettent également de pallier la pénurie croissante de personnel militaire.[2] Les chars, navires, drones et robots sans pilote ne sont pas seulement des multiplicateurs de force : ils sont également moins coûteux et permettent d'étendre les capacités de défense sans nécessiter de main-d'œuvre équivalente, tout en sauvant des vies.

Les armées se tournent de plus en plus vers les technologies à double usage, c'est-à-dire les produits et technologies pouvant servir à des fins civiles et militaires. L'OTAN reconnaît le rôle essentiel des technologies commerciales et à double usage dans le maintien de l'avantage militaire. Les innovations qui peuvent passer d'un secteur à l'autre maximisent les ressources et minimisent les coûts,[3] permettant ainsi aux armées de s'adapter plus rapidement aux menaces émergentes.

L'intelligence artificielle (IA) et la cybersécurité sont des exemples parfaits de technologies commerciales qui ont été transférées à l'usage militaire. Initialement destinée à optimiser les processus commerciaux, l'IA est désormais utilisée pour améliorer la prise de décision dans les opérations militaires, ce qui permet de détecter plus rapidement les menaces et de coordonner les réponses, protégeant ainsi les forces sur le terrain. Cette évolution souligne la demande croissante de logiciels spécialisés auprès d'entreprises telles que Thales, Palantir et Anduril, une société privée. Par exemple, le logiciel de Palantir a été utilisé par l'Ukraine pour analyser les mouvements des troupes ennemies et élaborer des stratégies militaires sur la base de ces données.[4]

L'une des plus grandes menaces auxquelles les nations sont confrontées aujourd'hui est la cyberguerre. Les technologies initialement conçues pour protéger les données des entreprises sont désormais essentielles pour sécuriser les communications et les infrastructures militaires contre les cybermenaces. Les cyberattaques contre les réseaux électriques et les systèmes financiers peuvent être aussi dévastatrices que des frappes de missiles.

Depuis le début de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, les cyberattaques ont perturbé les systèmes de communication tels que le Kyiv Post et le réseau satellite KA-SAT, et entravé l'accès à des services vitaux tels que les finances et l'énergie.[5]

Partout dans le monde, les gouvernements réagissent en investissant dans la cyber-résilience.[6] Cette tendance se retrouve dans le secteur privé, où l'entreprise française Thales a récemment quadruplé son chiffre d'affaires dans le domaine de la cybersécurité.[7] Nous prévoyons que les technologies de pointe joueront un rôle encore plus important dans l'avenir de la défense que l'industrie traditionnelle de l'armement.

La défense du XXIe siècle reposera autant sur les logiciels, les capteurs et les systèmes que sur les soldats et l'acier. Pour les investisseurs, les implications sont claires : investir dans la défense aujourd'hui ne signifie plus simplement investir dans les constructeurs de chars ou les fabricants d'armes. Cela signifie également investir dans des technologies issues d'ambitions civiles.

Alors que la frontière entre les applications civiles et militaires continue de s'estomper, les investisseurs ont la possibilité de soutenir des innovations qui favorisent à la fois l'avenir de l'économie civile et la sécurité nationale. Il sera essentiel d'adopter cette approche multidimensionnelle pour naviguer dans le paysage en constante évolution de la défense moderne. Les investisseurs qui souhaitent s'exposer largement au secteur de la défense peuvent envisager un fonds d'investissement ou un ETF qui offre une exposition à l'ensemble du secteur.

[1] L'armée ukrainienne va déployer des unités de véhicules robotisés | Reuters

[2] La pénurie de soldats — Il est temps de recruter - CEPA

[3] OTAN. Stratégie en matière de science et de technologie : maintenir l'avantage technologique. Approuvée par le Conseil de l'Atlantique Nord, le 27 juillet 2018.

[4] L'Ukraine utilise le logiciel Palantir pour le « ciblage », selon son PDG | Reuters

[5] La Russie derrière une cyberattaque qui a touché toute l'Europe pendant une heure... - NCSC.GOV.UK, La Russie a mené une cyberattaque massive contre les registres publics ukrainiens, selon le vice-Premier ministre | Reuters, Service de recherche du Parlement européen (EPRS). « La guerre de la Russie contre l'Ukraine : chronologie des cyberattaques

[6] La Commission va investir 1,3 milliard d'euros dans l'intelligence artificielle, la cybersécurité et les compétences numériques

[7] Le groupe de défense Thales table sur une croissance de ses bénéfices après son expansion dans le domaine cyber | Reuters